Garder la marmite sur le feu…

Voir ce qui est est extrémement difficile.

Une rivière qui rencontre un obstacle ne reste pas inactive. Elle détruit l’obstacle par son poids, le surmonte, se glisse sous ou à travers lui. Elle n’est pas immobile, elle agit car elle a identifié l’obstacle. On pourrait dire qu’elle se révolte intelligemment.

Pour percevoir ce qui est, il faut un esprit de révolte intelligent. Eviter, contourner un obstacle exige une certaine perspicacité, une certaine lucidité. Mais le plus souvent, le militant est si pressé d’atteindre le but qu’il se précipite en se heurtant aux obstacles et se brise contre eux. Cette lutte est épuisante !

Reconnaître la corde pour ce qu’elle est ne nécessite aucun courage mais l’observer et la définir comme un serpent demande de la clairvoyance et du discernement. Le doute, la recherche, l’attention amènent à voir plus clairement une situation. Et repérer l’obstacle, c’est déjà agir.

Tout cela nécessite au préalable d’être au clair avec soi-même. Ce qui est bien n’est pas ce que l’on désire, il s’agit de mon point de vue, d’opérer une mutation, une transformation de soi et du regard que l’on pose. Etre lucide sur soi, être lucide sur ce qui nous entoure, le reste viendra après. Mais une chose est sûre, c’est qu’il faut toujours garder intérieurement la marmite sur le feu.

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